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A défaut d’être née des entrailles de la tristesse, comme le chante Magida El Roumi, c’est de celles de la colère dont est issue cette révolution. Une rage croissante qui explose avec plus d’ardeur que le nitrate d’ammonium quelques jours plus tôt, anime le cœur des libanais, à feu et à sang pour punir les assassins encore au pouvoir. Des criminels, au vrai sens du terme, qui, après avoir volé l’argent des citoyens, s’en prennent à leurs âmes. Et cela ne leur suffit pas! C’est à présent les manifestations qu’ils veulent voler, de la plus sauvage façon qui soit. Des scènes de violence, du sang, des tirs, des gaz lacrymogènes ont été employés par des officiers libanais contre leur peuple, comme s’il ne souffrait pas assez. Le gouvernement, après ce crime, continue d’oppresser les libanais, et d’étouffer leur révolution. A croire que leur but est d’exterminer leur peuple. Je me demande parfois s’ils n’ont pas honte. Je me demande même s’ils ont une conscience, mais je crois qu’ils l’ont vendu en échange de millions de dollars.
Mais l’heure du jugement a sonné. La condamnation est sans appel. Ils payeront le prix de leur délit, de cet horrible homicide qui a mit fin à la vie de 200 personnes, blessé des milliers et enseveli des dizaines, sous les décombres ou au fond de la mer.
Gardons en tête que les ennemis du peuple ne sont pas seulement les politiciens, ce sont aussi ceux qui les suivent aveuglemément. Et de la punition, ils ne seront exemptés.
Un parfum de vengeance flotte dans l’air. L’odeur devient presque irrespirable à mesure que la colère homérique du peuple croît.
“Démission ou pendaison”, tel est le sort auquel sont confrontés les meurtriers.
Et cette fois, ils ne pourront pas s’enfuir. C’est le monde entier qui s’est mis aux côtés du peuple.
C’est le monde entier qui pleure pour Beyrouth, la Suisse du Moyen Orient qui ne ressemble aujourd’hui qu’à une scène de crime où les acteurs de l’homicide ont oublié d’effacer les traces de leur meurtre. Des séquelles sanglantes qui cicatriseront mais qui témoigneront à jamais de l’atrocité de ces bourreaux qui ont tué le Liban.
Cette révolution, ce souffle de la colère qui embrase le Liban, est le seul moyen de mettre fin à ce régime corrompu.
C’est le seul moyen d’honorer le sang des victimes.
C’est le seul moyen de revendiquer nos droits.
Parce que si ne nous avons échappé à la mort lors de l’explosion, nous y succomberons la prochaine fois.
Je m’adresse à présent aux politiciens: soyez sûrs que si la Terre ne vous a pas puni, c’est le Ciel qui le fera.
