Haiku
La bougie
Boit la lumière
Puis quémande de brûler les heures
Résurrection (A ma fille)
Dans le puits du ciel
Le silence pèse
au fond de l'insomnie
Au chevet de la nuit
L'abysse lunaire
Me rappelle cette chute têtue
Où la mort comme une scie
A voulu de sa puissance
Happer ta chair.
Mais une main de lumière
A fermé la porte des cendres.
Quelques grains de poussières
Gisent sur les épaules du souvenir.
Et je devine à présent
Dans ta voix qui claironne
Tantôt un rêve qui tend les bras aux fantômes
Tantôt la force d'un mineur sorti de terre.
Mais je sais que tu passeras au lendemain
Car la violence de tes yeux
Fixe obstinément la lisière du rire
Et ton geste assouplit l'élasticité de l'oubli.